GARCIA-ORAD, Ignacio – 19 mars 2015

 

Je pense les émois du thérapeute, dans l’interaction avec les patients, les familles et l’institution, comme un matériel clinique qui peut développer le processus d’individuation ou d’aliénation.
Doit-on concevoir et organiser une institution pour soigner le dialogue intérieur des thérapeutes ?
Je dirais « oui ». Les institutions se doivent d’accueillir les émotions négatives des thérapeutes, les « éponger » et les élaborer dans un processus qui conjugue appartenance à l’équipe thérapeutique et affiliation aux situations pathologiques.
Il s’agit de réfléchir ensemble à la définition d’émotion, de sentiment. Il s’agit d’un pincement à l’estomac d’un thérapeute comme source d’information pour construire une narration alternative, pour l’équipe et la famille.
Il s’agit d’apprendre à soigner ces éprouvés dit « négatifs », de les accepter, de les re¬produire par isomorphisme et de les transformer.
Il s’agit de construire des cadres pour un travail sur le vécu émotionnel des thérapeutes.
Il s’agit de formaliser la « psychothérapie institutionnelle systémique ».

Ce soir, je vous propose de jouer avec les notions d’appartenance et de différenciation, l’engagement et la distance. Le « Je dans nous et nous dans je ». Question de dosage ?
Je vous propose un rapide tour théorique sur la notion d’émotion. Comment les systémiciens regardent et construisent cette notion.
Puis, je présenterai une institution (un hôpital de jour pour adultes) conçue, et organisée pour travailler les émois des thérapeutes.