L‘émergence du concept de Santé Mentale, et de celui de démocratie sanitaire, y compris sur la scène politique, déplacent les missions et les frontières des
acteurs, toujours plus nombreux du « monde psy ».
Par ailleurs, la montée en puissance de l’informatique, de la biologie et de la génétique, dans une société libérale, favorise une psychiatrie technique, congruente à « l’évaluation », sorte de sésame magique, tant épidémiologique que
sémiologique, et dont les limites scientifiques se trouvent recouvertes par les logiques gestionnaires.
Le risque est de voir progresser de façon clivée, une psychiatrie technique et déspécifiée d’un coté, et de l’autre, une psychologie du bien-être « acéphale et
vitaliste » selon l’expression de Foucault.
Les modèles du soin psychique du XXIème siècle, autour de la santé mentale verront-ils seulement une extension technique du modèle de Maladie, socle
historique de la Médecine occidentale, tel que le propose le DSM, ou bien seront-ils l’occasion de prendre en compte les parcours de vie et d’innover des articulations interdisciplinaires qui iraient des soins à la prévention ?
La réponse créatrice ne peut surgir que d’une réflexion systémique, « un penser global » selon E. Morin, autour de l’individu dans son écosystème, à la
croisée des dimensions économiques, juridiques, sociales, familiales et intrapsychiques.
Nous interrogerons, cette année, des anthropologues, sociologues, psychiatres, thérapeutes de familles, afin de susciter cette réflexion sur les modèles
de soins, qui nous amène constamment à repenser « l’Être malade » ou en risque de le devenir, afin de ne pas tomber dans un « prêt à penser » confortable et
réducteur.

programme du 15 septembre 2017

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